Dans l’Aisne, c’est le duel du sortant contre le RN

Dans l’Aisne, pour accéder au second tour des législatives, il fallait soit être le candidat du RN, soit être le candidat sortant. La seule exception est dans la 5ème circonscription, où le député sortant, Jacques Krabal en l’occurrence, ne s’est pas présenté. C’est Stéphane Frère, le candidat de la Nupes, qui en profite et sera opposé au RN au second tour, dimanche 19 juin.

Mais attention, comme en 2017, où l’Aisne avait été championne de France du vote Front national, le parti de Marine Le Pen pourrait faire chou blanc à l’Assemblée nationale. L’avantage au sortant pourrait une fois de plus s’appliquer dans chaque circonscription. 

Dans l’Aisne, toutes circonscriptions confondues, les quatre principaux partis font les scores suivants : 1. RN avec 33,21%. 2. Nupes avec 24,07%. 3. Ensemble : 19,72%. 4. LR : 15,06%.

Ce qui se traduit par la qualification au second tour de 5 candidats RN, 2 Nupes, 2 macronistes et 1 LR.

Les deux candidats Nupes au second tour sont donc Stéphane Frère, maire de Bonnevaslyn, issu de la France insoumise, et le socialiste Jean-Louis Bricout, dont l’alliance avec l’union mélenchoniste, un brin contre-nature pour certains, bénéficie de l’absence de candidat macroniste, d’où un score 45,88%, le meilleur de toute l’Aisne. Même le président de l’Aisne Nicolas Fricoteaux, centriste macroniste, a appelé à voter pour Jean-Louis Bricout. De quoi ratisser large…

En Thiérache socialiste…

Depuis 1967, la 3ème circonscription de l’Aisne, celle de Thiérache, est la propriété des socialistes, anciennement le SFIO. Jean-Louis Bricout, ancien maire de Bohain-en-Vermandois, bien implanté, a succédé en 2012 à Jean-Pierre Balligand, dont il était l’attaché parlementaire. Cet attachement territorial paraît nécessaire pour résister aux vagues Bleu Marine, sur un territoire où le RN réalise ses meilleurs scores dans l’Aisne. L’avance du socialiste à l’issue du premier tour face à Paul-Henry Hansen-Catta (45,88% contre 32,31%) n’est pas définitive, si on scrute les scores du candidat zemmourien Hervé Bernardeau (5,49%), d’Agnès Chotin des Patriotes (1,57%) et, dans une moindre mesure, du LR Jérôme Moineuse (12,17%) dont les voix pourraient profiter au RN. Alors que Jean-Louis Bricout ne dispose, comme éventuelle réserve de voix, que de celles de la candidate Lutte ouvrière Laetitia Voisin.

Le RN en tête dans le Laonnois

Nicolas Dragon, candidat RN, mène au soir du premier tour : 33,14% contre 23,40% pour la macroniste Aude-Bono-Vandorme. A défaut de s’être croisés au sein de la municipalité laonnoise, où Aude Bono-Vandorme était élue jusqu’en 2017 et où Nicolas Dragon a fait son entrée en 2020, ces deux-là vont se disputer un siège au Palais Bourbon. On ne sait pas ce que feront, au second tour, les électeurs du syndicaliste Olivier Fenioux (19,05% des voix), candidat de la Nupes et issu de La France insoumise, tant la détestation à l’égard du macronisme et du lepénisme est palpable chez les mélenchonistes. On ne sait pas non plus vers qui iront les voix du LR Paul Mougenot (11,35%) ou de Carole Ribeiro (divers droite).

LR sauvé des eaux dans le Saint-Quentinois

Julien Dive, élu depuis 2016 après le départ de Xavier Bertrand vers la présidence des Hauts-de-France, est le seul de son camp politique à se qualifier au second tour, avec  35,91% des voix. Lola Puissant du RN, deuxième avec 28,63% des voix, lui fera face au second tour. C’est aux électeurs de Sulyvan Ransquin, candidat France Insoumise et Nupes (17,66%) et de la macroniste Fatima El Ouasdi (Horizons-Ensemble), d’arbitrer ce second tour, si cela les intéresse… Le RN peut disposer des 2,88% des voix de Cécé Amewoui, la candidate zemmourienne. 

Marc Delatte a eu chaud

Dans la circonscription de Soissons-Chauny, le Chaunois José Beaurain, candidat du RN, est en tête avec 35,72% des voix. Face à lui, le docteur Marc Delatte, député macroniste sortant, qui a dû suer à grosses gouttes pendant le dépouillement, voyant le communiste de Tergnier Aurélien Gall, porté par la Nupes, échouer à 171 petites voix. Là aussi, les électeurs déçus du premier tour vont devoir arbitrer un duel qu’ils n’espéraient pas. Les réserves de voix d’Aurélien Gall (22,26%) et du LR David Bobin (12,83%) peuvent faire basculer le match.

Le match des extrêmes dans la 5ème

Dans la 5ème circonscription, celle du sud de l’Aisne, la confrontation entre la droite et la gauche qualifiées d’extrêmes s’avère très indécise au second tour : le Rn Jocelyn Dessigny, premier adjoint à la mairie de Villers-Cotterêts, contre l’Insoumis Stéphane Frère, maire de Bonnevaslyn et président du conseil de surveillance de l’hôpital de Château-Thierry.

Au premier tour, déjà, c’était l’embouteillage, avec neuf candidats. Dans le camp macroniste, il y avait même un doublon : on pense à la Cotterézienne Jeanne Roussel, vice-présidente du conseil départemental, et au maire de Château-Thierry Sébastien Eugène, également conseiller départemental. L’une avait l’étiquette Ensemble, et l’autre celle de la majorité présidentielle. Ne cherchez pas, on n’a pas compris la différence. Toujours est-il qu’ils se sont équitablement partagé les voix, 16,12% contre 15,81%, échouant l’un comme l’autre au premier tour.

Pat

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